Vivante, debout, terrible, 

C'est par ces mots qu'un chronique littéraire définit Claudine, héroïne du tout premier roman de Colette. Claudine à l'école est une véritable bombe littéraire à sa sortie en 1900, déclenchant une "Claudine mania" chez les jeunes filles de ce début de siècle qui s'identifient à cette lycéenne pleine de vie, espiègle, sensuelle et frondeuse. Le col blanc arrondi noué par un ruban qui orne les blouses d'écolière devient le symbole de cette génération de jeunes femmes en soif d'anticipation va donner son nom à cet ornement textile.

D'abord signé par son mari Willy puis co-signé Willy et Colette, Claudine à l'école est le roman est le 1er d'une longue série narrant les aventures de Claudine. Une véritable saga inspirée de sa propre vie qui explore avec finesse les étapes initiatiques d'une vie de femme : Claudine en ménage, Claudine s'en va...

Par la suite, Colette poursuivra son chemin d'autrice à travers une grande production littéraire d'une extrême richesse, d'un raffinement infini, dépeignant des personnages de femmes, jeunes, mûres, extravertie ou rêveuses, mais qui toutes portent une facette de sa personnalité singulière. 

Ce qu'on adore chez Colette c'est son côté inclassable, totalement indépendante, ultra-méfiante de toutes les chapelles, les écoles, les modes. 

Elle trace sa route : porte les cheveux très longs, puis les coupe, aime follement puis s'échappe, vit avec un homme, puis une femme, puis un tout jeune homme. Se lance dans la création d'une marque de Beauté, écrit des chroniques, fait du théâtre, danse à moitié nue et part en tournée...

Elle critique les féministes mais raille la faiblesse des hommes, célèbre à la fois les hommes et les femmes dans sa littérature, se moque avec affection et tendresse de leurs faiblesses, leurs égarements mais souligne avec finesse aussi leurs désirs et leurs états d'âme, revendiquant le droit de changer d'avis, de toucher à tout, avec une grande soif de liberté. 

Elle puise son inspiration dans la terre, l'humus fertile qui entoure la demeure de son enfance, célèbre les bêtes et leur instinct infaillible, loin des snobisme lassants de la ville, mais y revient et s'installe sur les jardins du Palais Royal. 

Colette porte tant de combats sans pour autant s'en enorgueillir, juste en étant elle-même et en suivant son instinct, ses désirs. Pour toutes ces raisons, Colette est toutes les femmes, de tous les âges, toutes les amoureuses et toutes les créatrices. 


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