Mon premier Colette était "Claudine à l'école". Adolescente je l'ai lu d'une traite. Pourtant la vie d'une écolière à la fin du XIXe n'était pas tout à fait comme la mienne. Et pourtant les pages se tournaient toutes seules. Puis l'Entrave, Chéri, la Chatte, le Blé en herbe et tant d'autres...cette magicienne des mots m'avait prise dans ses filets. Bien sûr, tous ses personnages existent avec finesse et subtilité. Les destins se devinent sans outrance.

Mais surtout, les mots dans son oeuvre sont comme des gourmandises qu'on déguste en se léchant les doigts. Tant de richesse de vocabulaire : les fleurs, les insectes, les oiseaux, les essences de bois, les objets du quotidien...Et puis surtout les étoffes, les tissés, les couleurs et les descriptions si précises et incarnées des vêtements qu'on pourrait les ressentir sous ses doigts.

Et puis Colette, c'est aussi un style. Beaucoup de chemisiers délicats, portés sur des jupes sombres. Des petits canotiers et chapeaux noirs décalés sur le front. Et le jeu masculin-féminin, noir et blanc qui la caractérise dans ses nombreux clichés où elle pose, le fume-cigarette à la main et un petit éclat de défi dans les yeux.

Ma ligne Colette décline des variations autour du chemisier plissé, brodé de dentelles fines, avec un col officier qui ceint délicatement le cou et donne un joli port de tête. Toujours porté sur une longue jupe sombre qui s'ouvre sur des plis creux au dos, avec parfois des superpositions et transparence de voile plumetis. Et puis bien sûr, l'incontournable Col Claudine, baptisé d'après son oeuvre et qui résume à lui seul l'impertinence naturelle de cette écrivaine remarquable. 




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