Je me souviens de cette bande-dessinée d'Annie Goetzinger qui retraçait l'histoire d'Aurore Dupin. Ma tante et marraine Frédérique l'avait dans sa collection inépuisable de livres, revues, catalogues. Et lorsque nous allions chez elle, ma soeur et moi pour dessiner, je m'emparais toujours de ce volume. Je revois les couleurs, très XIXe, rose vieilli, ocre, pourpre et bordeaux. Des scènes érotiques entre elle et des hommes à l'allure élégante en chemise à jabot qui l'étreignaient à travers ses jupons et encombrantes crinolines. Et puis cette histoire inhabituelle de femme prenant un prénom d'homme. Même si à l'époque - je devais avoir 9 ou 10 ans -, je n'en saisissais pas bien le sens, cela piquait mon intérêt.

Personnage illustre du XIXe, à l'âme si romantique, elle veut plusieurs vies enchevêtrant sans relâche amours passionnés et convictions politiques. Elle est une des rares femmes de ce siècle tumultueux à avoir profité d'une notoriété. On la retrouve aujourd'hui au 10 de la rue Chaptal à Paris ; le Musée de la vie romantique lui dédie une pièce entière, illustrant des morceaux de son histoire. Elle est bien sûr un pivot central de la collection Bonâme dont elle a inspiré la robe romantique Aurore mais aussi la gamme de blouses et chemises George qui siéent à un homme comme à une femme.


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