Je parle souvent à mes étudiants de l'importance de repérer et comprendre les codes de marque et de l'impact fondamental du choix de ces codes. La couleur en est un. Elle dit plein de choses, bien plus que juste la tendance d'une saison.
Alors que mes collections BONÂME de printemps font dialoguer le rose et le noir, j'avais envie de revenir sur ce sens des couleurs.
Le noir est présent dans mes créations depuis le début. Je cherche toujours à m'en détacher et j'y reviens toujours. Sans doute car il structure, il oppose, il souligne, il absorbe.
Le rose quant à lui a envahi nos horizons depuis une dizaine d'année.
Alors que mes collections BONÂME de printemps font dialoguer le rose et le noir, j'avais envie de revenir sur ce sens des couleurs.
Le noir est présent dans mes créations depuis le début. Je cherche toujours à m'en détacher et j'y reviens toujours. Sans doute car il structure, il oppose, il souligne, il absorbe.
Le rose quant à lui a envahi nos horizons depuis une dizaine d'année.
Connoté, dépositaire d'expression de genre depuis les années 50 ( c'est d'ailleurs assez drôle : cherchez des emojis rose et vous ne trouverez que des petits coeurs, petites fleurs ou autres bonbons, aucune forme graphique et puissante...), il était pourtant une grande couleur universelle, voire masculine dans la peinture renaissance. Henri IV portraitisé en Mars est vêtu de rose dans le tableau de Jacob Bunel qui se trouve au Château de Pau. Michel-Ange l'utilise abondamment pour draper les corps masculins du plafond de La Chapelle Sixtine. On le trouve aussi dans les tableaux de Pontormo, dans ceux de Boticelli.
Au XVIIIe, il accompagne l'amour courtois et les scènes de drague typique de cette période roccoco. Les jeunes femmes en jupons et volants rose sont assorties aux pourpoints à noeuds de leurs prétendants, dans les tableaux de François Boucher ou Fragonard. Ainsi le célèbre "La Balançoire" représentant une jeune femme toute en envolée de jupons rose sur une balançoire, emblématique du style picturale rococo.
Au XVIIIe, il accompagne l'amour courtois et les scènes de drague typique de cette période roccoco. Les jeunes femmes en jupons et volants rose sont assorties aux pourpoints à noeuds de leurs prétendants, dans les tableaux de François Boucher ou Fragonard. Ainsi le célèbre "La Balançoire" représentant une jeune femme toute en envolée de jupons rose sur une balançoire, emblématique du style picturale rococo.
Au XIXe puis XXe il flirte avec la féminité, la maternité jusqu'à devenir caricaturalement une couleur de filles dans la seconde moitié du siècle.
Il sera heureusement vivifié par la mode dans une expression plus tranchante : Elsa Schiaparelli et son rose shocking qui envahit robes et vestes ou s'exprime dans des broderies baroques et flamboyantes. Yves Saint-Laurent et ses noeuds géants en taffetas ornant des robes du soir ou sur des corsages bouilonnés, exubérants. Plus récemment Valentino avec une collection entièrement rose pour femmes et hommes. Valentino, apôtre du rouge intense et carmin qui dérive sûrement vers le rose depuis quelques années.
A cet égard, il faut lire Michel Pastoureau, le grand théoricien des couleurs pour en comprendre un peu plus sur sa provenance. Le rose est avant tout un dérivé du rouge et une variation de ses signifiants.
Le rose que je choisis d'utiliser dans mes collections est vif, éclatant, presque provocant. Il possède des signifiants de vitalité, d'énergie, de passion, d'intimité puissante aussi. En se confrontant au noir, il dessine une aura de femme déterminée.
A cet égard, il faut lire Michel Pastoureau, le grand théoricien des couleurs pour en comprendre un peu plus sur sa provenance. Le rose est avant tout un dérivé du rouge et une variation de ses signifiants.
Le rose que je choisis d'utiliser dans mes collections est vif, éclatant, presque provocant. Il possède des signifiants de vitalité, d'énergie, de passion, d'intimité puissante aussi. En se confrontant au noir, il dessine une aura de femme déterminée.