Vous l'aurez compris, Cléo de Mérode m'intrigue...Muse de la belle époque, elle défraie la chronique pour ses frasques supposées avec le Roi Léopold II de Belgique qu'elle fascine par sa beauté. Cocteau écrira à ce sujet « cette vierge qui ne l'est pas, cette dame préraphaëlite qui marche les yeux baissés à travers les groupes. […] Un autre fantôme l'escorte, un fantôme royal avec un bel éventail de barbe blanche. Le profil de Cléo est tellement gracieux, tellement divin que les caricaturistes s'y brisent ». Je vous renvoie au papier de Margaux Vanwetswinkel dans Vanity Fair qui dépeint les rumeurs et scandales autour de la belle Cléo. 

Influencée par sa mère qui lui enseigne l'art de savoir jouer de son capital séduction et de son image, Cléo semble conserver sa part de liberté et cherche à lutter contre l'étiquette de demi-mondaine qui lui collera à la peau toute sa vie, du fait de son exposition médiatique ( Elle est la première femme dont les photographies seront diffusées à l'échelle mondiale) et de sa beauté singuliere, délicate et divergente des codes de l'époque . Elle gagne en 1949 un procès contre Simone de Beauvoir qui parle d'elle comme d'une "cocotte" dans le "deuxième sexe". 

Elle revient souvent donc dans le dessin de mes collections et induit des couleurs, des graphismes, des contrastes tranchés. On la retrouve dans les détails singuliers du chemisier Cléo : le col montant volanté qui défit la sévérité de la coupe par un ruché discret autour du cou, portant l'accent sur le visage, les poignets arrondis comportant la même bordure en ruché et qui peuvent descendre sur la main jusqu'à la naissance des doigts ou se porter en mousquetaire, repliés sur le poignet. 


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