J'aime l'allure des femmes dans l'oeuvre de Berthe Morisot. Une des seules femmes dont on peut admirer l'oeuvre au Musée d'Orsay, avec Rosa Bonheur, Marie Laurencin et dans une moindre mesure Camille Claudel...Elle va réussir la prouesse d'exposer au salon, au milieu de ses congénères masculins, sans tapage et sans coup d'éclat. Sans doute car son talent est tel qu'il émerge malgré l'impossible cumul du statut de femme et de peintre à l'époque. 

Destin singulier que celui de Berthe, à la personnalité torturée et ombrageuse, obsédée par son art, la nécessité impérieuse de la création. Peindre, peindre sans relâche est plus important que tout. Cette vocation l'occupe à 100% avec l'autre grande passion de sa vie : sa fille Julie, modèle de la plupart de ses dernières oeuvres. 

La ligne Berthe reprend le principe des corsages ajustés, qui soulignent le buste, et s'épanouissent en basques à l'arrière de la taille. Et les belles jupes amples avec des drapés devant et des bouillonnés à l'arrière. Comme cette femme penchée sur une balustrade avec une fillette à côté d'elle, comme cette autre femme debout, qui nous interroge du regard dans une scène d'intérieur. Ou tout simplement comme elle, vêtue de noir et peinte par Manet, son beau-frère.

 


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